Conventums
48 et 49 - octobre 2008
Le
conventum 48 fête en grand son SOIXANTIÈME !
Oui,
un succès vraiment remarquable, un tabac, une journée mémorable!
Les
organisateurs de la rencontre n’y sont pas allés de main morte et
ont organisé une fête à la hauteur de l’événement. Après tout, SOIXANTE
ANS (eh! oui, soixante ans, incroyable mais vrai!), cela
méritait qu’on se bouge. Et on l’a fait royalement!
Je
dois avouer que, personnellement, je m’y suis rendu (je le dis parce
que ce sentiment était peut-être ressenti par plusieurs) avec une
crainte un peu viscérale de me retrouver devant un vibrant miroir
de mon… disons par euphémisme, ‘avancement en âge’. Eh bien! détrompez-vous!
Notre rencontre a été une solide manifestation de vitalité, de générosité
et – pourquoi ne pas le dire – de jouvence! On n’a jamais fait aussi
« jésuite » (soit, à mon sens, un savant mélange d’intelligence,
de raffinement et d’humour).
Dès
notre arrivée, nous avons reçu un accueil personnel, nous rappelant
que si nous entrions au Collège Sainte-Marie, c’était pour être
formé en vue de faire partie, un jour, de l’«élite» de la société!
Et vlan! Ensuite, messe au Gésu. Comme il convenait, dans l’esprit
d’Ignace de Loyola, il nous a été rappelé l’essentiel : vous
êtes des « soldats du Christ ». On nous a fait rechanter,
sur une marche militaire : « Seigneur Jésus, apprenez-moi
à être généreux… ». Jacques-Marie Gaulin, vraie figure de patriarche
avec toison et barbe aussi blanches que son aube, nous est apparu
pour nous lire la liste de nos ‘chers disparus’. Nous l’avons trouvée
– il faut bien l’avouer – pas mal longue cette liste, longue je
crois de trente-quatre noms. Et elle a sans doute suscité en chacun
un subtil mélange, fait d’abord de tristesse au souvenir de confrères
et amis, et puis de reconnaissance à l’idée d’être encore là. Mais
le moment le plus positif de cette célébration fut l’homélie de
notre confrère oblat Gilles Comeau. Son message a fait un rappel
de l’importance du sens de la fête et du goût du bon
vin . Étonnant ? Pas vraiment. Il en a tiré une magnifique
invitation spirituelle, nous appelant à être de bons sarments et
« à porter de bons fruits », et puis, pour terminer, à
« servir le vin de la joie à notre monde qui en a bien
besoin! » Et re-vlan! Beau rappel à une élite! Ô richesse
du métissage culturel et spirituel. Quel privilège d’entendre un
oblat faire aussi jésuite!
Après
la messe, holà, tenez-vous bien, on a formé un cortège pour marcher
en procession s.v.p. (avec pancartes à l’appui pour attirer l’attention
des badauds), comme en pèlerinage commémoratif, jusqu’à l’emplacement
béni de l’ancienne Taverne Saint-Régis. Devant l’ancienne taverne,
nous avons fait un pieux arrêt pour chanter : ‘Prendre un verre
de bière, mon minou!’. Le recteur Bergeron en aurait rougi jusqu’aux
cheveux! Ensuite, plus sagement – car nous n’avons réussi à attirer
l’attention d’aucun paparazzi, non plus que de la police – nous
nous sommes rendus au restaurant Le Parchemin, rue Université, pour
notre banquet d’anniversaire. L’endroit était parfaitement choisi,
car nous avons pu disposer d’un premier local – transformé en salle
de classe – puis d’un salon plus chic pour notre banquet et pour
la remise officielle de nos diplômes de doctorat.
Oui,
oui, vous avez bien lu «doctorat»! Avant d’expliquer, permettez-moi
de dire un mot de notre comité d’organisation. Nous avons tous été
frappés par la qualité de chaque élément du programme - intelligence,
raffinement et humour – de l’esprit jésuite, quoi! J’ai été bien
averti, comme chroniqueur, de ne pas citer plus de six ou sept noms
et de ne pas insister sur le nombre d’heures, le travail, etc.,
qui a été consacré. L’humilité des organisateurs pourrait en souffrir,
m’a-t-on assuré. Je m’accorde malgré tout l’autorité de décerner
une « Médaille d’honneur » aux confrères suivants du
conventum 48 : Guy Dulude (en tête de peloton!), Louis Balthazar,
Jean-Jacques Charette, Jacques-Marie Gaulin, Guy Leduc, Romano Salvador,
et aussi à des collaborateurs d’autres conventums comme Albert Day,
C. 46, (représentant les conventums antérieurs à 1948), Jean-Louis
Lalonde, C. 49, et Maurice Gareau, C. 49. Grâce à vous, cette magnifique
fête a regroupé 22 confrères du conventum 48, neuf du conventum
49 et un ancien d’un conventum antérieur aux années 48 et 49.
Tout
l’événement a été filmé par trois étudiants en cinéma de l’UQÀM.
Chaque participant a reçu une copie DVD de cette production. Un
travail énorme de montage et, malgré ses imperfections, un bien
précieux souvenir. Grand merci.
Avant
l’apéro, on nous a imposé d’aller sagement prendre place dans la
salle de classe. Discipline oblige, le travail avant le plaisir!
Mot de bienvenue du représentant (autoproclamé) des autorités du
Collège, Albert Day, C. 46, qui nous a rappelé (encore!) notre vocation
à devenir l’élite de demain. Ensuite, un cours du bonhomme Gérard
puis un autre, du père Maurice Vigneau, s.j., (chienne blanche et
col romain à l’appui), deux cours donnés magistralement par le digne
fils de D’Auteuil, Louis Balthazar. Le professeur Balthazar nous
a ensuite forcés à passer un examen de latin d’une douzaine de pages
de questions d’histoire gréco-latine et de questions du genre :
ablatif pluriel du mot urbs ; traduction de dies,
hic, hodie et sex (six) – c’était là le piège, mais
personne, c’est sûr, ne s’est laissé aller à l’inattention de traduire
par sexe). Formellement interdit de copier sur les autres, sauf
sur nos deux voisins immédiats. Personne (pensez-vous!) ne l’a fait.
Un
corrigé nous ayant été distribué, nous avons pu nous donner nous-mêmes
la meilleure note honnêtement possible. Ensuite, tour d’horizon
historique : chacun s’est levé pour rappeler de quel coin il
venait, pourquoi il avait choisi le Sainte-Marie et – brièvement,
ouf! – ce qu’il a fait ensuite de sa vie (au sein de l’élite, bien
sûr). Le tout s’est déroulé assez rapidement grâce aux directives
de Guy Dulude qui veillait, avec son œil de sphinx, à se faire obéir
au doigt et à l’œil. Heureusement!
Pendant
l’apéro, nous avons pu admirer le ‘Musée des souvenirs’, un montage
de photos, feuillets, programmes d’événements, etc. recueillis auprès
de nous tous et savamment mis en montre. Que d’images et de rappels
de souvenirs enfouis! Que d’activités et d’initiatives, signes de
la vitalité qui nous habitait. Et puis, le banquet Optime!
à la fin duquel, on a officiellement annoncé que nous avions tous
réussi l’examen avec 110 % grâce à des points boni attribués pour
notre fidélité au Collège et à l’Association des Anciens!
C’est
alors que la place s’est transformée en scène du Gesù et que s’est
levé – moment solennel – le recteur (intérimaire) du Collège, en
la personne d’Émile Robichaud, C. 53, qui cumule aussi la fonction
de président actuel de notre Association des Anciens. Le recteur-président
a présenté à chacun, avec sa voix chaude et une éloquence naturelle,
un magnifique parchemin, en latin et personnalisé, un diplôme de
Doctor in fidelitate de la Seniorum Consociato Collegii
Sancta Maria , avec mention s umma cum laude , s.v.p.
et rien de moins, aux applaudissements nourris de toute l’assemblée.
Le
père Gilles Comeau, o.m.i., s’est alors retenu pour ne pas entonner
un Ite missa est , car il a senti qu’un moment de grande
émotion nous amenait naturellement à clôturer ce bel événement par
un ultime élan d’espérance. Spontanément, en effet, les gars se
sont formés, mains dans les mains, en une chaîne d’amitié et ont
chanté, en chœur et de tout cœur –entrevoyant déjà sans doute d’autres
rencontres aussi enrichissantes, mais en ayant peut-être aussi une
autre pensée furtive quant à notre ‘ ré-union… à plus long terme’
– le beau chant fraternel :
Faut-il
nous quitter sans espoir, sans espoir de retour
Faut-il
nous quitter sans espoir de nous revoir un jour…
Car
Dieu qui nous voit tous ensemble saura nous réunir…
Ce
n’est qu’un au revoir, mes frères …
Oui,
nous nous reverrons mes frères, ce n’est qu’un AU REVOIR !!!
Louis
Chabot, C. 48
Le
conventum 49, heureux d’avoir été associé au conventum 48
Mes
confrères du conventum 49 remercient ceux du conventum 48 pour leur
invitation à participer à la fête conjointe du 15 octobre 2008 qui
fut un succès sur toute la ligne. Je tiens à féliciter en particulier
Guy Dulude et Guy Leduc qui n’ont pas compté leur temps pour préparer
cet événement.
Comme
d’habitude, avec Gilles Dumontier, C. 50, pour le chant, nous avons
fait les frais de la musique à l’église du Gesù. J’ai utilisé le
petit orgue datant des années 1800 dont le son était particulièrement
intéressant.
Nous
nous sommes rendus au restaurant Le Parchemin en chantant des chansons
folkloriques et des chansons à boire, avec un arrêt devant l’ancienne
Taverne Saint-Régis (qui, selon le recteur Bergeron, n’était pas
une succursale du collège).
Rendus
au Parchemin, nous avons pu admirer moult souvenirs dont des photos
de nos jeunes années, des grammaires grecques et latines, et même
un traité d’apologétique. Quels souvenirs !
Puis
Louis Balthazar, portant un sarrau blanc, a imité deux anciens professeurs,
M. Gérard et le père Maurice Vigneau, et il nous a fait revivre
de bien beaux moments.
Le
repas fut délicieux. Le président de l’Association, Émile Robichaud,
C. 53, a livré un discours plein d’humour et il a fait la distribution
des certificats de mérite et des diplômes de doctorat honorifique,
écrits tout en latin. Une rencontre inoubliable, remplie d’émotions
et de chaleur humaine.
Jean-Louis
Lalonde, C. 49
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